Nadia Léger (née Nadia Khodossievitch en 1904 dans ce qui est aujourd’hui le Bélarus) fut une artiste d’avant-garde majeure du XXe siècle, bien que souvent méconnue. Son parcours artistique débute par des études auprès de figures notables comme Kazimir Malevitch à Smolensk, puis à l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie. Animée par le désir d’explorer de nouveaux horizons artistiques, elle s’installe à Paris en 1925, alors véritable foyer de l’innovation créative. Elle y devient l’élève, puis l’assistante du célèbre artiste Fernand Léger à l’Académie Moderne, avant de l’épouser en 1952.
Ses premières œuvres s’inspirent du suprématisme, du cubisme et du purisme. Elle participe activement à la scène avant-gardiste parisienne, exposant aux côtés des plus grands noms et cofondant la revue franco-polonaise L’Art contemporain.
Au fil de sa carrière, le style de Nadia Léger évolue, mêlant abstraction et figuration. Elle est notamment reconnue pour son « choc des contrastes » et son approche singulière qui fusionne suprématisme, cubisme et purisme, avec des compositions audacieuses aux couleurs vives et aux formes géométriques marquées. En parallèle de sa pratique picturale, elle s’investit profondément dans la préservation et la valorisation de l’œuvre de Fernand Léger après sa disparition, jouant un rôle clé dans la création du musée Fernand Léger à Biot.
La relation de Nadia Léger avec les tapisseries d’Aubusson, telles que Formes géométriques, découle de son exploration de divers médiums artistiques et de son désir de transposer ses compositions abstraites dans d’autres formes. Si Fernand Léger fit lui-même produire des tapisseries par les ateliers d’Aubusson, Nadia Léger s’empara de ce médium dès les années 1960, créant de grandes tapisseries en laine avec les artisans de l’Atelier d’Aubusson. Ces œuvres lui permirent de donner une dimension monumentale et tactile à son langage plastique, témoignant de sa fidélité aux principes de l’avant-garde et de la singularité de sa vision artistique.
